C'est avec plaisir et volonté de partage que ce texte se retrouve accessible. Mais avant toute représentation, il est conseillé de demander à l'auteur son autorisation et, selon les enjeux, de s'informer sur les droits d'auteurs envisageables (utiliser le menu "contact").
L'histoire :
Au lieu de préparer un anniversaire, les trois organisateurs sombrent
dans un terrible ennui et n'honoreront pas toutes leurs intentions alors
même que leurs invités arrivent...
Ed. Le Chercheur d'Arbres,
coll. Whahahahihihi ! mai 2010
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... Mais c'est sans compter qu'errent sur ces mêmes lieux quatre
fantômes (morts mal morts) excités à l'idée
de comprendre ce qui leur est arrivé 90 ans auparavant !
Deux mondes vont donc se côtoyer et même s'envier dangereusement
!
Dans cette comédie expose des les répliques drolatiques se succèdent à un rythme très soutenu. L'auteur, en alliant liberté de ton et sens de la formule, crée un univers savoureusement décalé !
Ed. Le Chercheur d'Arbres,
coll. Whahahahihihi ! , mai
2010
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Extraits de...
Les vides encombrants
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Scène 2- LE DERRIÈRE DE L'HISTOIRE
L'action se passe désormais dans une grange grossièrement aménagée en
espace festif... A noter par exemple que quelques gyrophares de tracteur
sont installés en guise de spots, afin d'égayer une improbable piste de
danse...
Gros caneton (Marcelle). - Nous voilà enfin arrivés ! Carpe diem [profite bien du jour présent] ! À cause des grèves, on est parties si en avance que j'ai l'impression d'être la veille ! Et puis, de tout faire à pattes, ça m'a éreinté !
Inox Girl (Elvire). - Dame, quelle chance on représente pour les organisateurs ! C'est vrai, c'est tellement rare d'avoir des invités qui viennent avant la fête, sans prévenir, juste pour aider !
Gros caneton. - Oui, quelle surprise, j'espère qu'ils vont adorer !
Inox Girl. - Surtout avec des gens aussi sympas… que moi !
Gros caneton. - Oui, sauf qu'il n'y a personne… Enfin bon, je peux me tromper avec mon gros bec sur les yeux ! D'ailleurs, merci Elvire de m'avoir guidée !
Inox Girl. - Ah, enfin !
Gros caneton. - Arrête, tu me donnes faim, je ne vais pas pouvoir attendre les invités !… Ah ben si, que je suis bête, c'est nous les invités, alors on peut !
Inox Girl. - Mais ça ne se fait pas, Marcelle, de picorer dans les plats ! Par moment, j'ai honte d'être professeur comme toi ! Ceci dit, enseigner le latin n'a jamais appris le savoir-vivre d'aujourd'hui !
Gros caneton. - De gustubus et coloribus non disputadem [des goûts et des couleurs, il ne faut pas discuter] !
Inox Girl. - Oui, eh bien je ne comprends rien… quand tu parles dans ton bec !
Gros caneton. - Ô tempora, ô mores [ô temps, ô mœurs] ! (Inox Girl se sentant insultée…) Et cætera ! Alors qu'est-ce qu'on fait ? Rien à tartiner, les apéritifs sont déjà prêts ! En plus il fait un froid de canard, ici, et je ne dis pas ça pour mettre de l'ambiance ! (Elle profite de cette supervision pour chaparder des arachides.) Zdoïng pour l'œsophage, et ça réchauffe !… et re-zdoïng ! re-zdoïng ! re-zdoïng !... (à Inox Girl) À ne rien faire, je me sens comme une croûte derrière un Frigidaire… (la bouche pleine suite à une nouvelle poignée de cajous) pour "rechter polish" !
Inox Girl. - Ah, tu as raison, on va nettoyer ! … Et ça ne va pas être du luxe de lustrer ! Allez agite-toi le bas-des-reins pour trouver un plumeau, ça nous réchauffera ! Et ça sera tant mieux, car moi j'ai déjà la tôle qui se rétracte !
Gros caneton. - " Plumeau ", y a pas, je ne vois rien !
Inox Girl. - Eh bien prends un peu sur toi ! Déplume-toi, quoi ! Gros caneton. - Tu rigoles, c'est un costume prêté ! Il y a des canards qui sont morts pour ça ! Frustrée mais sportive, Inox Girl commence à dépoussiérer l'endroit avec son seul souffle. En s'agitant, elle perd son portefeuille mais ne s'en aperçoit pas.
Gros caneton. - Fais gaffe, Elvire, tu pourrais faire quelque chose qu'il ne faut pas faire et qu'il faudrait donc défaire pour refaire : je ne sais pas si tu es bien consciente de ce que je dis !
Inox Girl. - Coinceuse de bulles !
Gros caneton. - Pas du tout, j'ai des moufles en plumes qui n'attrapent rien ! Regarde les grosses patoches que ça me fait ! Et tu le sais bien : c'est toi qui as dû me mettre mon bec quand on est parties !
Inox Girl. - Évidemment ! Il fallait le mettre… avant de mettre les moufles, sinon tu n'attrapes plus rien ! Quelle dinde !
Gros caneton. - Tu es vache, Elvire ! (elle pleure).
Inox Girl. - Arrête, tu vas déteindre du bec et ça va tacher le sol ! Ah, les sols : voilà une tache À NE PAS MINIMISER vu que traînent et trônent ici tant de poussières, bactéries, squames, cloportes, restes de poulets, moutons et autres dépouilles ! Allez, on va donc mettre un grand coup de balai !
Gros caneton. - Y en a pas, je ne vois rien !
Inox Girl. - Pas grave, on va lécher !
Gros caneton. - Ah non, mens sana in corpore sano [un esprit sain dans un corps sain] ! Lécher, je ne fais pas ! (dit-elle en restant devant les apéritifs)
Inox Girl. - Dommage, car qui veut, peut, mais qui veut peu, peut peu, et c'est ton cas, oiseau oisif !
Gros caneton. - Moi je ressors !
Inox Girl. - Ah non, pas avant d'avoir installé ma propre décoration… mes goûts sont tellement plus sûrs et plus festifs… Aide-moi !
Et Inox Girl commence à déplier un poster de Rémy Bricka…
Inox Girl. - Superbe ! Quel chevalier blanc ! C'est l'archétype de la pureté et de l'autonomie musicale ! Il a tout de la colombe, mais en homme… et sans plumes !
Gros caneton. - Oui, eh bien il n'y a pas de quoi être épatée ou "pattes écartées" !
Maintenant elles l'installent toutes deux jusqu'au moment où le gros derrière de Gros caneton fait tomber à la renverse le gros carton qui contient le gros gâteau d'anniversaire de Charlotte.
Gros caneton. - Zut, j'ai entendu "floutch" !… Elvire, j'espère que c'est toi !
Inox Girl. - Ah non, désolée, je ne fais jamais "floutch" ! C'est ce gros carton qui a fait "floutch" !
Gros caneton. - Crotte, je sens les emmerdes venir ! Faisons-nous peur : que peut-il y avoir dans un carton de cette dimension et qui fasse "floutch" ?
Inox Girl. - Du mou pour chat, ça fait "floutch" !… Ou un piano Bon-Eh-Bien-Tant-Pis qui serait tombé sur une touche programmée non pas sur "flûte" mais sur "floutch" ! Euh… ou un revolver avec un silencieux dont le coup est parti… floutch ! Ou tout simplement une "boîte à floutch" !!…
Gros caneton. - Horreur, c'est marqué "Gâteaux TARE", on est mal ! Inox Girl. - Dame, non pas " ON est mal " mais " TU es mal " ! Car ce n'est pas de ma faute si l'heure est grave parce que ton cul est gros !
Gros caneton. - Et dire que je ne voulais pas aider ! (dramatique) Horribilis [horrible], horribilis, me voilà condamnée à traîner le boulet de la culpabilité toute la soirée ! Allez vite sortons de cet enfer et de cette pièce, et revenons l'air de rien en même temps que tout le monde !… Mais guide-moi, tu ne vois pas que je ne vois pas mes pieds sous mon bec : c'est comme si j'avais des lèvres larges comme une visière de casquette, tu imagines ?!
Inox Girl. - Oui.
[...]
Scène 8- LA LEGENDE REPROGRAMMEE (extrait)
[...]
Le porc de Zorro (Véra). - Sympa, me voilà seule comme si j'avais
la grippe porcine ! … Pourtant je pensais faire "porc collectif" ! (au
public, jusqu'à la fin de la tirade) Mais je m'en bats la couenne, et
je vais en profiter pour vous raconter la vraie histoire du porc de Zorro
! (s'approchant des spectateurs) Il était un foie l'histoire de (entonnant
l'air du générique connu) "Zorro, Zorro, Zorro", trois frères siamois
qui vivaient tous les trois de façon paisible jusqu'au moment où sous
une nuit, sous une nuit noire, arriva ce qui arriva ! Un vol ! OUI, DE
LA GROSSE CHOURE, car leurs trois masques avaient été dérobés… bés, bés,
bés, étaient-ils de la bouche ! Drame. Peur. Injustice. Il fallait d'ailleurs
être très balaise pour dérober des loups noirs dans une nuit noire, et
même triplement balaise pour en chiper trois au cours d'une seule nuit,
bref, que faire ? C'est alors que "Zorro, Zorro, Zorro" pensèrent… à réfléchir
: " Oui ! mais oui ! mais bien sûr que oui ! et si on appelait à l'aide
"Zorro, Zorro, Zorro" !? ". (peinée) Bonne idée mais mauvaise piste, puisque
"Zorro, Zorro, Zorro" sans leur masque, ce n'était plus "Zorro, Zorro,
Zorro" mais de banals badauds… eux, quoi ! (Elle pleure puis se ressaisit.)
Mais qu'importent le costume et les coutumes, ils décidèrent de se prendre
en charge en prenant en chasse le malotru qui n'allait pas tarder à avoir
mal au cul ! Cette histoire est toujours sans porc, allez-vous me dire,
mais soyez patients, bande de foufous… Et le premier Zorro de dire, en
voyant qu'il ne courait pas assez vite : " Ah, que ne donnerais-je pas
pour avoir un cheval ou tout autre moyen de transport ! ". Et le deuxième
Zorro d'ajouter : " Et moi, si ma bouche était cousue et mes oreilles
repliées, je pourrais prendre le raccourci en traversant la rivière, sans
couler ! ". C'est alors que le plus malin des Zorro, le troisième, dit
: " Que vos souhaits soient exaucés, (au premier Zorro) toi, tu seras
non pas "trans/port" mais "porc en transe", c'est kif-kif le bourricot,
voilà l'explication du porc, (et au deuxième Zorro) et toi, muet comme
un bernard-l'ermite, tu t'appelleras Bernardo comme tous les Bernard qui
adorent l'eau ! ". Et ils rattrapèrent le voleur, le fessèrent jusqu'à
ne plus avoir de mains… (au public, toujours) Allez hop, maintenant tout
le monde au lit, les enfants comme les nains !
[...]