SAMEDI
1er Avril 2006
dans le cadre du cycle Animation : Régis MOULU. Auteurs
invités :
Thème :
L'espace entre les mots Bon,
d'accord, voilà quelques exemples : des sabots tendres / un chien savant
/ un rôti bavard / une brique molle… ... Ces trouvailles ont ensuite été employées l'air de rien dans une histoire qui devait évoquer une "confession" (thème proposé).
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- "Le bal des spaghettis" de Karine LEROY - "Un fil de vie" d'Anne-Marie PETTRé - "Je suis au regret de confesser" de Richard RAPAPORT - sans titre d'Aurélie BOCCARA - "Confessions poétiques de nos deux moustiques Ben et Dick" de Bénédicte MOLLIER - "Pierre au Paradis" de Patrice CAZELLES - "De la nature des choses ou la vie en oxymore" d'ARGOPHILHEIN - "Garage de l'avenir" d'Angeline LAUNAY - "En crédit illimité" de Régis MOULU - "Cher commisssaire de mon coeur" de Janine NOWAK
"Le
bal des spaghettis" de Karine LEROY, conteuse
invitée Tic Tac Tic Tac Tic Tac… Mes talons aiguilles trottaient sur le pavé. Vite! Je vais être en retard au "bal des spaghettis " ! Les gens vont bientôt se ramollir, s'agiter, se mélanger… Ils vont bientôt s'emmêler comme des lianes aquatiques et je vais encore atterrir comme une quiche dans un étang, plouf ! Tic Tac Tic Tac Tic Tac… Ouf ! J'arrive " al dente ". Les rideaux du chapiteau viennent juste de s'ouvrir. La foule rentre pas pressée et j'ai juste le temps de me glisser entre deux beaux garçons gominés et bien rasés…Leurs regards survolent à peine mon chignon minutieusement ébouriffé. Même avec les talons, dur d'être à la hauteur ! La musique s'est mise à battre comme un cœur métronomique. Tout le monde s'est mis à se tortiller, à vibrer comme dans une poêle à frire. L'air devenait moite, une fumée liquide dansait devant les lumières écarlates. Mais tout à coup, une énorme basket jaune a écrasé mes petits orteils déjà compressés ! Je crie, je suffoque, je vais prendre l'air. L'homme aux baskets jaunes me suit. A l'aise, il me demande du feu que je n'ai pas. Il finit enfin par s'excuser en clignant de l'œil. Je l'insulte avec glamour. Il me demande mon prénom. Je l'ignore avec attention. Il finit par m'inviter à danser un slow. Je le suis à cloche-pied, Tic Tac Toc, Tic Tac Toc…Il m'enlace avec la fureur d'un argentin, je le repousse germaniquement. Nous dansons un slow et puis un autre. Ses baskets jaunes
finissent par s'accorder à mes escarpins à quartz. Et nous virons ,
chavirons dans tous les sens…Nous nous touchons du bout des cils, nous
respirons la même odeur…
"Un
fil de vie" d'Anne-Marie PETTRé Au cours d'une visite dans la maison de retraite " La
Renaissance ", je rencontrai une vieille dame fluette, presque transparente,
assise sur un banc mou.
"Je
suis au regret de confesser" de Richard RAPAPORT Je suis au regret de confesser que je n'ai rien compris au thème de l'atelier du premier avril 2006 : " Confessions ". Confessions ?! Si on coupe le mot en deux … on obtient " con ", " fessions ". Si on joue avec les deux parties, ça fait : " fessions le … ". Moi qui suis naïf et nouveau dans cet atelier d'écriture, par malchance je suis tombé sur un atelier de création pornographique ! D'ailleurs, le début de la notice de Régis renforce mes soupçons " accoupler les mots… ". Fort heureusement le grand jeu concours de la notice dissipe cette fâcheuse impression. En réalité le thème à traiter, ce sont " les confessions de l'oxymoron ". Par exemple CPE " contrat premier emploi " et son opposé EPC " emploi poubelle de Chirac ". Bof… ça ne m'inspire pas. Peut être ai-je mal compris. Vu la clarté obscure de l'écriture orale des explications écrituro-orales de Régis, il est évident que la demande est sûrement autre. Confessons, confessons, il en restera toujours quelque chose… Houra, c'est l'illumination, j'ai compris. " Ecriture orale " : voilà un bon exemple de ce qu'on attend de moi. L'oxymoron de l'écriture orale, tout conteur en a besoin pour raconter des mensonges vrais. Un conteur ne se déplace jamais sans le cheveu oxymoroné. Ainsi, seul le conteur peut dire au voyageur perdu qui demande le couvert et le gîte pour la nuit : " demande à mon fils, il est là-bas ". Le fils est un vieux barbu qui dit au voyageur : " demande à mon fils, il est couché dans la chambre ". Le fils du fils est un vieillard cacochyme qui trouve la force de chuchoter " demande à mon fils qui est dans le berceau ". Le fils du fils du fils tête son biberon. C'est un mathusalem tout fripé, tout perclus dont même la mort ne voudrait pas. Eh bien, le voyageur, sa réponse il l'a eue. Cette réponse, vous l'avez entendue ? Non ? Alors ça fera l'objet du prochain grand jeu concours. Poursuivons : accouplons, accouplons, il en ressortira bien quelque chose. Il était une fois une orchidée vanillée qui se prenait pour une fleur, et un rouge-gorge qui se prenait pour un aigle. Le rouge-gorge avait des serres terribles et des ailes immenses qui cachaient le soleil. Il était amoureux fou de l'orchidée, il l'a saisi dans ses serres et il s'est envolé. De surprise, l'orchidée a laissé tomber la vanille à terre. Dans son ardeur amoureuse, le rouge-gorge a pressé l'orchidée rouge sur son poitrail. C'est ainsi que le rouge-gorge est devenu rouge et qu'il ne mange plus de glace à la vanille. Et pour prouver son amour à sa bien aimée, le cœur du rouge-gorge s'est fait aussi petit que la tête de l'orchidée. Et le rouge-gorge est redevenu rouge-gorge… et moi, je ne sais toujours pas comment traiter le thème de Régis. C'est alors que j'entends une voix me susurrer dans le creux de l'oreille : " Prends exemple sur ces deux vaches qui parlent anglais et français, admire le rapprochement franco-anglais, ça c'est le comble de l'accouplement des mots !". Mais voila, mes combles à moi, ils sont remplis de toiles d'araignées géantes aux pattes velues et aussi grosses que des filins de fils de soie aptes à retenir les dirigeables au sol. " Surtout pas d'araignée, me crie la voix. J'ai peur des dirigeables, j'ai tellement le pied sûr que j'en ai le vertige. J'aime le ciel de la mer mais pas le ciel du ciel ! ". Et zut ! Encore une confession ratée, encore une qui a son avenir derrière elle. Tout ça, c'est banal quoi que… Passé, présent, futur… mémoire, vie, espérance ! On a la mémoire de l'espérance sinon on ne saurait pas ce que l'on cherche. On a l'espérance de la mémoire sinon l'amnésie rendrait infirme le présent sans son passé. Et le présent, la vie c'est quoi ? En cet instant c'est d'écrire !! Allons un peu de courage, continuons de tourner en rond pour se faire la tête au carré. Des carrés ronds, c'est comme cela qu'on a réussi à calculer la circonférence d'un cercle et à découvrir le nombre Pi. En voilà un accouplement extraordinaire ! L'union du cercle et du carré a produit le nombre Pi ! Trois quatorze cent seize. Quatorze sans seize, il en manque deux que le trois va me prêter obligeamment. Trois devient donc égal à 1. Donc Pi c'est 1, le symbole de l'Unité. Stop ! Si j'ai le malheur de continuer mon raisonnement, il y en a qui vont me dire d'aller me faire voir chez les Grecs ! Alors par précaution et en accord avec son respectable
principe, je préfère revenir aux accouplements extraordinaires : Le dinosaure et l'aigle, ça a donné le dragon
sans
titre d'Aurélie
BOCCARA Hell et Heaven en anglais, ça commence par la même lettre et pourtant ce sont deux opposés : Enfer et Paradis. Vie et Mort, ces deux mots " opposés ", contraires, s'opposant
et se rejoignant en même temps m'attirent. Elle ou bien Hell, ça " sonne " de la même façon, et pourtant c'est loin de signifier la même chose. Elle, elle voudrait quitter la vie, donc forcément rejoindre la mort, cette mort qui la hante, qui la " vampe ", qui la taraude, qui la traumatise depuis qu'Elle en a conscience. Elle, elle est susceptible ; j'ai entendu dire que quelqu'un
de susceptible est quelqu'un qui a une mauvaise image de soi, en gros
qui ne s'aime pas ; j'en déduirai un peu bêtement sans doute que c'est
quelqu'un qui veut " rejoindre ", " retrouver " la mort. En conséquence
de quoi, quelqu'un de susceptible est quelqu'un qui a des tendances
morbides, voire suicidaires. Elle a donc ses idées, ses pensées les
plus profondes qui vont vers le noir, plus, vers cette pâleur noire,
ce voile qui fait tout disparaître. Elle, qu'est-ce qu'elle est morbide avec ses idées noires ! Qu'est-ce qu'elle est " chiante " avec sa soi-disante déprime ! On ne me la fait pas à moi ! Elle, toujours elle avec ses sempiternelles idées noires,
alors qu'elle a toujours dans son sac à main " dernier cri " ses lunettes
de soleil, ce qui d'après moi est le signe qu'on attend le soleil !
Revenir, Aller en arrière, à la source, aux sources, en bref recommencer, selon moi cela peut s'interpréter de plusieurs façons. Cela peut vouloir dire : - qu'on souhaite rester à tout jamais fœtus, dans le
ventre de sa maman, là où on est si bien, et où on se sent si bien au
chaud, c'est une petit peu se renfermer sur soi-même, ça a un côté un
peu, même plutôt négatif, le fait de ne pas vouloir s'ouvrir au monde,
à l'extérieur. Certains psys ou pseudo psys vous diront que c'est la
négation du père, donc du Mal, avec un grand M, et donc, et donc du
" famous " XY. D'autres vous diront que ces propos " poussent " à l
' " homosexualisation " de la pensée en général et en particulier chez
les femmes, puisque même si on tourne et on retourne le sujet dans tous
les sens, on retombe toujours sur la même chose : seules les femmes
sont " capables " de mettre au monde une petite XX ou un petit XY. - qu'on souhaite revivre dans le sens " se faire une nouvelle vie ", c'est à dire en parlant familièrement " prendre sa vie en main " et " commencer un nouveau chemin ", une nouvelle enfance, une nouvelle adolescence, d'autres études, un nouveau " job ", un nouveau mari, d'autres enfants, même si bien sûr on adore les siens et puis c'est par exemple choisir son sexe, et oui, pourquoi n'aurait-on pas le droit de faire, d'agir, " to act " en anglais et non comme on a pas arrêté de le faire : de subir, de se laisser aller au gré du vent, comme il est si facile de le penser et de le dire . Hell et Heaven, comme je l'ai précédemment écrit, ce sont deux mots qui " sonnent, qui " teintent ", qui " se rapprochent " en anglais. Enfer et Paradis, pas du tout en français… Du peu de connaissances linguistiques acquises, j'ai appris qu'au tout début de l'histoire humaine, il n'y avait qu'une langue, donc forcément qu'un mot désignant l'enfer et qu'un mot désignant le paradis et peut-être même ces mots-ci étaient confondus en un seul ? Il faudrait creuser de ce côté là, lais je m'éloigne… Grâce à un objet merveilleux et magique, qui s'appelle DICTIONNAIRE, j'ai pu déceler quelques " fautes " de langage courants. On dit souvent à une personne qui va à très grande vitesse,
qui mène la vie à " tambours battants ", que cette personne mène un
train d'enfer. On pourrait croire que la dite personne aime la vie,
mais souhaite la mener, comme on dit aujourd'hui " à fond la caisse
", rapidement, presque sans pitié, alors d'un côté on peut penser que
cette personne aime la vie et y mord " à pleines dents " et de l'autre
quand on imagine une personne qui mène un grand train, en bref (cf.
dictionnaire), une personne qui va à très grande vitesse,c'est une personne
qui brûle la vie, qui la brûle par les deux bouts de la chandelle, comme
il est usuel de le dire ou de l'entendre, et qui en quelque sorte flirte
aussi avec la mort. On dit bien aussi " monter au paradis ", on ne monte pas à la mort, c'est bête, c'est stupide… On dit également " trouver le paradis sur terre ", or c'est un contresens ou un non sens, absolu, le Paradis, c'est le séjour des Justes après leur mort, une opposition ici, avec l'Enfer, or la mort, ça ne peut pas être sur terre, mais en même temps est-ce juste d'envoyer justement les Justes à la Mort, même si c'est au Paradis. Mais là, je m'égare…. On parle également souvent de Paradis, comme Etat Suprême de Bien-Etre. Or, si l'on est au Paradis, c'est qu'on est mort, et si on est mort, on ne peut pas Bien-Etre. Y a comme un défaut dirait un certain Fernand Reynaud. De plus, qui n'a jamais dit ou ne s'est jamais entendu dire " Vous ne m'emporterez pas au paradis ", comme une formule de menace et si on entend menace on entend par là quelque chose de négatif, de noir, voire si l'on pousse un peu la mort et donc le paradis mais aussi le geste, l'action par lesquels on exprime son intention de faire mal, par lesquels on manifeste sa colère, donc encore là on parle de rouge, de danger, de sang, donc inévitablement de mort… Au final, que de non-sens, que de contresens, bref d'espace entre le mots !!!!! Parallèlement ou progressivement qui dit question dit réponse et inversement et cela veut aussi donc dire que chaque question a au moins une réponse et une réponse au moins une question. On est dans la logique banale et familière selon laquelle " chaque pot a son couvercle " puisque qui dit question dit réponse bien sûr, mais celle-ci n'est pas forcément unique. Tout cela au paraître si simple est finalement bien compliqué.
"Confessions poétiques de nos deux moustiques Ben et Dick" de Bénédicte MOLLIER Le nuage d'un jaune éclatant nous fit sortir du nid poilu dodu et bien chaud de notre boîte. Les gouttes de vents ruisselaient de rosé sur les herbes folles et les coléoptères rampant dorés nous enjoignant à la danse. Les moustiques Ben et dick décidèrent donc de prendre la poudre d'escampette en allant d'un bon pas butiner les fées clochettes de la Forêt de MonImaginaire. L'air sucré fleurait bon le sel de l'enfance et c'est d'un pas assuré que Ben s'envola suivit de Dick bourgeonnant de plaisir. Les oiseaux broutaient paisiblement au son mélodieux des branches de bambou enchantés. Ben voletait doucement se laissant porter par l'écume tandis que Dick plus terre à mer inspectait prudemment les alentours. L'air iodé des sapins O combien vivifiant sembla enivrer Ben qui partit dans une danse frénétique du bourdon en mal d'amour. Cette parade bruissante d'un silence bruiteux inquiéta Dick qui se posa, non sans douceur, sur les branches ondulantes d'un châtaignier rouge flamboyant. Il interpella son ami Ben en sifflant La Marseillaise d'un air grave et discordant. Dick : " Ben, reviens ! ou vas-tu d'un si bon pas
voletant ? Ben rejoignit, d'un coup d'ail, Dick sur la rive de la
clairière de la forêt. Les vagues dodelinaient de la tête en chantant
la la la…Nos deux moustiques gonflèrent leur plume de bonheur et de
joie devant le spectacle de cet océan vert qui semblait n'en plus finir.
Ben confia à Dick qu'il était ivre de pleurs tempêtes face à cette nature
si joliment laide de beauté verdoyante. Tout à coup la brise vanille
se leva et quelques gouttelettes vertes riantes s'échappèrent de la
rivière enchantée. Ben ouvrit son parapluie en flaques d'étoiles et
Dick le rejoignit doucement sous son ail protecteur. Nos deux moustiques
en herbe après cette fine pluie bleutée décidèrent d'aller manger une
barbe à papa à la fête du village des Joyeux Lapins en Goguette. Leur
ami papillon, nommé " Plume d'oie " devait les y rejoindre. Nos deux
amis partirent bras dessus bras dessous en direction du radis jaune
glouton, point de départ de tous les insectes mammifères de la forêt
pour la fête du village. Ils croisèrent en route, une laitue dodue,
un rouge à lèvres anti-décrispant et un stylo dodelinant de la mine,
en fin de compte, jusqu'ici rien…. que de très normal !
"Pierre au Paradis" de Patrice CAZELLES, poète invité Seigneur, Ainsi Ça commence comme ça - Mais, Seigneur, nous avons cru en vous !
"De
la nature des choses ou la
vie en oxymore" d'ARGOPHILHEIN J'y ai vécu, que dis-je j'y vis encore, c'est pourquoi je peux vous en parler. Oxymore, ce n'est pas une utopie puisqu'elle est intrinsèque au discours de l'homme. C'est un pouvoir sereinement maléfique, divinement facétieux, exocentriquement réducteur, qui permet à la pensée de l'homme d'appréhender le monde sous ses multiples facettes, de sortir des catégories existantes pour en créer de nouvelles... avec des vieux mots. Et où le sens se cache dans les espaces... entre les mots. C'est donc une ouverture encadrée, une sortie dans un univers balisé, celui des mots qui dansent, virevoltent dans la pensée pour se poser brutalement sur la feuille de papier, cadre fixe quadrillé, linéarisé, d'où ils ne peuvent plus s'échapper... sauf à les gommer. Ce pouvoir, c'est celui de notre raison calculante, qui exprime tout et son contraire pour peser le pour et le contre, faire un rapport entre les choses et leurs propriétés pour en tirer la quintessence. C'est donc par faiblesse que nous avons ce pouvoir. Si nous pouvions exprimer d'un seul coup - d'un seul - toutes les nuances de notre pensée, attribuer un seul mot à chaque objet qui définisse très précisément l'idée que nous en avons, aurions-nous besoin de la raison qui oppose pour ensuite réunir par antithèse puis synthèse ? Pourrions-nous posséder une raison irraisonnée ? Et bien, nous l'avons, l'intuition est son nom. Quoi, me direz-vous, cet état indéfinissable qui dit à chacun "son" vrai, qui n'est fondé sur rien, pas même un petit jugement vite fait bien fait ? Non, rien, d'un seul coup -d'un seul- et le tour est joué : l'intuition est une fée sans baguette, qui donne instantanément la connaissance vraie à celui qui l'éprouve. Et dites-moi, pouvez-vous me citer une seule occasion où, ne l'ayant pas suivie, ça vous a été profitable ? En Oxymore, point d'intuition, mais beaucoup d'émotions, d'imagination, pour suivre les sentiers périlleux du non-dit qui peut se trouver dans un citron mauve, une vache réactionnaire ou un CPE qui favorise l'à-venir des jeunes - qui vont ainsi pouvoir le rester longtemps - avec un salaire léger, si bien dégraissé. L'Oxymore est partout, avec nous, en nous, on ne peut pas lui échapper. Pas plus qu'à ses petits cousins les paradoxes, antonymes, thèses et antithèses qui jalonnent les étapes de notre pensée. Au secours ! Comment sortir de notre structure de penser ?
"Garage de l'Avenir" d'Angeline LAUNAY Il travaillait au " Garage de l'Avenir ". D'avenir, il
n'en avait guère justement. Sa vie stagnait au fond d'une impasse… "
Garage de l'Avenir "… au fond d'une impasse… Et, à l'entrée de l'impasse,
ce panneau de sens interdit. Aussi, personne ne venait au garage.
"En crédit illimité" de Régis MOULU, écrivain animateur Chez Alorbé, en ville. Ambiance de salon. Une télévision boude dans un coin. Sia (une femme) : Mais qu'est-ce que tu comptes
faire ? Alorbé se mit soudainement à cligner d'un œil. La télévision s'alluma. Dans sa bouche, il y avait des images, et Sia entendit ceci : Alorbé : Non, je ne rêve pas, je le confesse, non
je ne rêve plus d'avoir un chien indépendantiste, un mouton affranchi,
un cochon à groin carré, une laie ménopausée, un deuxième chien meilleur
ami des bêtes, une vache qui pense "je meus" et qui dit aux autres "nous
mouvons", un veau qui n'a pas de peau, des grosses mouches albinos,
un bœuf petit rat de l'opéra, une moissonneuse battue, un poney sans
limitateur de vitesse au point où tous mes chevaux trouveraient ça beau,
un tracteur avec une boule à caravane, des grosses mouches albinos,
une fermière d'épouse qui ne nous mettrait jamais sur la paille mais
dedans, un enfant, notre enfant, angora (pour notre budget, le poste
vêtement n'existerait pas, ce qui rend mon projet plus que probable),
un dindon famélique suivi d' une oie funambule le jour et somnambule
la nuit, des grosses mouches extra-plates, un âne plein de malices,
une brebis qui se cache toujours avant le dessert, un canard gonflé
à l'hélium, canne comprise, un coq remonté à bloc, des poules italiennes
sans visa, des grosses mouches transparentes et repasse un autre mouton
affranchi, non je ne rêve pas, l'herbe y serait disposée en chignons,
c'est plus facile à brouter pour tout le monde, la terre serait blanche,
notre premier enfant n'aurait jamais réussi à se salir, les arbres seraient
tous nains, tous les fruits seraient à portée de main, les pommes auraient
leur trognon amovible, le jus d'orange ressemblerait à un collier de
perles, les grosses mouches seraient parties en vacances, il paraîtrait
même qu'elles en profiteraient pour se suicider… Alorbé se laisse alors embrasser par Sia car Sia Alorbé sont femme et mari à la ville comme à la ferme. Fin.
"Cher commisssaire de mon coeur" de Janine NOWAK Samedi, 1er Avril 2006 Cher Commissaire de mon cœur, Cette date - 1er Avril - m'inspire. A l'instar de votre homologue Javert, Inlassablement vous cherchiez ma perte, Tel un cloporte, vous vous acharniez. Ma manière d'être, née du chaos, me séduisait. Je n'ai jamais eu le loisir de profiter de mes richesses.
Signé : " Qui vous savez … ". |
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Les textes présentés ci-dessus sont sous la responsabilité de leur auteur. Ils sont quasiment le fruit brut qui a été cueilli en fin de séance... sans filet ! |