SAMEDI 2 décembre 2023
de 14h00 à 19h00

dans le cadre du Nouveau cycle
"Techniques fécondes, tonique faconde"

Animation : Régis MOULU

Thème : Comme pour la farine, la fluidité est notre première qualité
(le "tue-lourdeurs")

Aller à l'essentiel et faire la chasse aux lourdeurs bonifient clairement un écrit. Il est alors question de mots justes, de formules explicites, de rythme soigné, bref de style maîtrisé. La fluidité est alors comme une respiration modeste, naturelle, voire même contagieuse tant l'auditeur se laisse porter et transporter au cœur même de l'histoire proposée. C'est cette belle qualité que nous tâcherons d'acquérir lors de cette séance très formatrice.

Remarque : au-delà de la contrainte formelle (thème), le sujet suivant a été énoncé en début de séance : Raconter « la face cachée de la vie » d'une personne que vous inventerez. L'aspect « jamais révélé à quiconque jusqu'à aujourd'hui » importera. Cela pourra être un fait banal, un secret enfoui, une activité en parallèle, un fait tu, une double vie ou que sais-je. Une attention particulière pourra alors être portée sur : la/es être/s à qui cela se révèle, le moment de la révélation, son déclencheur...
Pour stimuler et renforcer l'écriture et les idées de chacun, un support exposant toutes les clefs permettant à un texte d'être fluide a été distribué en ouverture de session.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci-après quelques textes produits durant la séance, notamment (dans l'ordre):



- "Double face" de Nadine CHEVALLIER (écriture en différé)

 

 

"Double face" de Nadine CHEVALLIER, écriture en différé


- Depuis que j’habite à Saint Kléber des Étangs, je commence à connaître pas mal de monde. Et Bertrand je le connais bien. Il est bénévole dans la même association que moi. Il est très engagé en faveur des plus démunis. Il ne manque pas une occasion de rendre service. J’en ai été maintes fois le témoin, je peux te l’assurer !
Pour tout dire, nous accompagnons une douzaine de personnes âgées du village, des gens sans famille. Il est aux petits soins avec elles. Toujours là quand on a besoin de lui.
Et même, il a monté tout un dossier pour l’achat d’un véhicule pour transporter les personnes handicapées, il a trouvé des financements, un mécène a complété, le véhicule sera livré le mois prochain !
C’est vraiment une personne ressource pour notre équipe !

Et toi, tu me dis que ce même homme est un odieux personnage ?
Il vous a envoyé une lettre recommandée parce que vous n’aviez pas taillé à la bonne hauteur les thuyas autour de votre terrain ? Dis donc, ta femme a du être énervée !
J’ignorais qu’il était votre voisin de jardin. Je sais qu’il habite au cœur du village.
Ah ! Vous avez acheté la moitié du lot mitoyen l’an passé... Et lui, l’autre moitié …il voulait y faire son potager mais il ne voulait pas la totalité.
Alors vous étiez en bon terme avec lui à ce moment là ?
Ah ! Vous lui avez même proposé de brancher le courant chez vous le temps de construire son poulailler, c’était sympa de votre part.
Il en a profité et tu me dis qu’il ne vous a jamais remerciés ? Franchement, ça ne lui ressemble pas ! Je ne reconnais pas le Bertrand que je connais depuis tout ce temps.

Comment ça ? Tu dis qu’après, il vous a harcelé à cause de sa clôture parce que votre pelouse dépassait dans son jardin ! Je n’arrive pas à le croire !
Et alors, qu’avez-vous fait ?
Vous avez doublé le grillage et planté des thuyas. Ta femme ne voulait plus le voir, bien sur, je la comprends.

Et maintenant la lettre recommandée !
Vos thuyas empêchent ses légumes de bien pousser ? Il va se plaindre à la mairie ?
J’imagine bien ta femme se précipiter pour trouver un mètre et vérifier la hauteur des arbres.

- Oui, elle a tendu une ficelle à deux mètres de hauteur entre des piquets à chaque bout du terrain. C’est vrai que par ci par là, les végétaux dépassaient un peu, si peu. Elle a eu vite fait de prendre le sécateur et de tailler les branches fautives.
J’ai appelé Bertrand et lui ai demandé pourquoi ne pas être simplement venu nous voir pour nous le dire ?
- Après vous l’avez rencontré ?
- Oui, il est venu à la maison, semblant au début assez penaud je dois le dire. Mais je ne t’ai pas encore dit le meilleur !
- Le meilleur ? C’est-à-dire ?
- Figure-toi qu’il acceptait de ne pas porter plainte si nous lui revendions la partie du terrain qu’il a refusée l’an passé !

- Non ! Impossible ! Et alors, qu’avez-vous répondu ?
- Nous refusons bien sur ! Sa menace de plainte ne tient pas la route il doit le savoir.

- Écoute, si ce n’était pas toi qui me racontais ça, je crierai au mensonge !
Mais qui est Bertrand ? Qui est cet homme ?

Les textes présentés ci-dessus sont sous la responsabilité de leur auteur. Ils sont quasiment le fruit brut qui a été cueilli en fin de séance... sans filet !
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