SAMEDI 1er février 2025
de 14h00 à 19h00

dans le cadre du Nouveau cycle
"Techniques fécondes, tonique faconde"

Animation : Régis MOULU

Thème : Fabrique et usage des phrases qui claquent

Être précis et concis est une belle "double-qualité" après laquelle tout écrivain court. Et si l'on s'amusait à situer cet atout au  niveau de la phrase-même ! Bien plus qu'un slogan, elle revêt une profondeur à l'instar de ce qu'est le symbole pour une image. L'estoc auprès du public est réel et possiblement durable. C'est aussi ce qu'on appelle avoir le sens de la formule. Et pour peu qu'on soit judicieux, on tiendrait déjà là, de son vivant, une citation sans âge ! C'est cette expérience marquante qui nous a animé.

Remarque : au-delà de la contrainte formelle (thème), le sujet suivant a été énoncé en début de séance : Charles Baudelaire a laissé des "plans et projets de romans et nouvelles" qu'il n'a pas pu écrire de son vivant. Parmi les quelques-unes présentées ici, utiliser celle qui vous plaît pour écrire votre texte qui devra comporter un nombre signifiant de phrases qui claquent ! 1. Le marquis invisible 2. Le portrait fatal 3. Le triomphe du jeune Boniface 4. La Licorne 5. La maîtresse de l'idiot 6. Une brebis galeuse 7. Une infâme adorée 8. L'automate 9. Les enseignements d'un monstre 10. Le crime au collège 11. Le catéchisme de la femme aimée 12. Le rêve prophète 13. Le déserteur 14. Le boa
Pour stimuler et renforcer l'écriture et les idées de chacun, un support comportant notamment les 10 façons pour écrire de façon percutante a été distribué en ouverture de session.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci-après quelques textes produits durant la séance, notamment (dans l'ordre):


- "Le triomphe ?... du jeune Boniface" de Nadine CHEVALLIER

 



"Le triomphe ?... du jeune Boniface" de Nadine CHEVALLIER, texte écrit en différé dans les mêmes conditions


Il était jeune, il était beau, il sentait bon l'après-rasage.
Il était jeune, il était beau, de profil comme de face.
Il était jeune, il se nommait Boniface.

Mais il n'aimait pas son prénom !

Il était jeune, il était beau, s'était laissé pousser la barbe.
Il était jeune, il était beau, menton poilu ou menton lisse.
Il voulait qu'on l'appelle Ulysse.

Car il n'aimait pas Boniface !

En vieillissant s'était rasé, n'avait gardé que la moustache.
Mais pas longtemps ... même sans chapeau,
les gens l'appelaient Charlot.

Il aurait préféré Lancelot…

Alors, définitivement, s'était lassé de tous ces poils.
D'un coup de rasoir, s'en était débarrassé.
Voulait se nommer Anicet.

Ou Timothée ou Noé ?

Cheveux grisonnants, mais encore beau,
Maintenant imberbe, de face comme de profil,
s'était baptisé Basile.

Aujourd'hui chauve, crâne bronzé
des rides au coin des yeux, toujours bel homme …
dit s'appeler Jérôme

Car vous savez ... Boniface…

Jour de tristesse au cimetière,
notre bel ami nous a quitté
sur sa tombe pour l'éternité

Boniface il s'appellera.

Les textes présentés ci-dessus sont sous la responsabilité de leur auteur. Ils sont quasiment le fruit brut qui a été cueilli en fin de séance... sans filet !
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