A Saint-Maur en 2004 !
Salle Radiguet, Théâtre de Saint-Maur, 20 rue de la Liberté Mercredi 16, jeudi 17 et vendredi 18 juin à 20h30 & Maison de retraite de l’Abbaye, 3 impasse de l’Abbaye Samedi 26 et dimanche 27 juin à 15h00
ENTREE LIBRE Pourquoi une lecture de La Cerisaie ? « Parce que Tchekhov sait très bien exposer les âmes en les faisant s’exprimer au plus simple, tout frôle la drôlerie. Dans La Cerisaie, il est question de commercer avec la nature de notre être, nostalgie à l’appui : une famille vit sa ruine en direct, et c’est l’émotion qui prendra la plus belle part du gâteau. L’adaptation qui vous est présentée resserre ces enjeux, afin que vous soyez vous aussi tchékhomaniaques. En avoir fait une lecture pour vos seules oreilles en souligne la force de façon saisissante, tant il est rare aujourd’hui qu’aucune image ne nous soit imposée. Et pourquoi pas imaginer dans quelques mois une version jouée et en mouvement ? » Régis Moulu, metteur en scène |
La Cerisaie de Tchekhov
Lecture en costumespar l’Atelier théâtre de la Compagnie du Chercheur d’Arbres Adaptation et mise en bouche : Régis Moulu
photos : à gauche : cerisaie vue de face ; à droite : cerisaie vue de côté.
Distribution Ania : Axelle Salcion ou Patricia Walleck ; Charlotte : Frédérique Trouvain ; Douniacha : Laurence Deweerdt ; Firs : Janine Nowak ; Gaeva : Michèle Wimel ou Angeline Launay ; Lopakhine : Eric Richard ou Laurent Dufourt ; Loubia : Françoise Morillon ou Madeleine Bitouzet ; Pichtchik : Marie-Estelle Thevenin ; Trofimov : Vincent Vitorio ; Varia : Solange Porte ; Yacha : Thomas Lacombe ; Didascalies : Emeline Mouasseh.
Extrait du premier acte... Ania : Passons par ici. Tu te souviens de cette chambre, maman? Lioubov, joyeusement, à travers ses larmes : La chambre des enfants! Varia : Qu’il fait froid! J’ai les mains gelées. Ma petite maman, vos chambres, la blanche et la violette, sont comme vous les avez laissées. Lioubov : La chambre des enfants, ma chère, ma délicieuse chambre! C’est ici que je couchais quand j’étais petite… (Elle pleure). Et je suis encore comme une enfant… (Elle embrasse sa sœur, puis Varia, puis encore sa sœur.) Varia est toujours la même, elle a l’air d’une nonne. Et Douniacha, je l’ai bien reconnue… (Elle embrasse Douniacha). Gaeva : Le train a eu deux heures de retard. Hein! Quel désordre! Charlotte, à Pitchitchik : Mon chien aussi mange des noisettes. Pichtchik : Pas croyable. |
Tchekhov et la Cerisaie Tchekhov meurt en 1904. Cent ans après, on ne cesse de le découvrir et de monter ses pièces : La Mouette, Oncle Vania, Les Trois Sœurs, La Cerisaie… C’est que, avec une rare économie de moyens - des mots simples, quelques objets quotidiens, un peu de musique, un rien qui passe -, il donne une grande intensité à ses œuvres, faisant apparaître le profond dans l’insignifiant, le sublime dans le ridicule. Ainsi, « sous l’aspect d’un médecin, d’un étudiant, d’un instituteur, on retrouve un homme qui peut allier le respect humain le plus profond à l’incapacité quasi-ridicule de mettre en pratique ses idéaux et ses principes : un homme bon qui ne peut rien faire de bon. L’important était qu’il fut détenteur d’une vague mais belle vérité humaine, qu’il ne pouvait pas plus porter qu’éviter de porter » (Nabokov). Ceci se double d’une tonalité particulière, toute tchékhovienne, caractérisée par la diversité des humeurs et une grande attention au détail coloré, le tout baigné d’un humour calme et subtil. La Cerisaie est sa dernière pièce, écrite et montée à Moscou en 1904. Il mourait quelques mois après, à l’âge de 44 ans. Pour lui rendre hommage à l’occasion du centenaire de sa mort, l’atelier théâtre de la Compagnie du Chercheur d’Arbres a choisi d’en proposer une lecture publique. Laurent DUFOURT |